TRAVAIL INDEPENDANT

EN MODE MISSION: Conseils, ouvrages, outils, événements...
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Comment rebondir grâce aux missions longues? Conférence de Daniel Pardo, Alexis Genel et Bernard Granier au cabinet Oasys Consultants le 27 juin 2017.

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Retransription écrite de la conférence:

Bonjour, bienvenue à tous. Je suis Adeline Faure-Quentin, responsable de la practice entrepreneuriat chez OASYS. Alors aujourd’hui, on est rassemblés pour cette longue matinée de présentation et d’échanges autour du travail indépendant, travail indépendant en mode mission. Pour ce faire, nous avons la chance d’avoir aujourd’hui avec nous déjà Daniel Pardo qui est l’auteur d’un livre qui connaît un beau succès ; « Travaillez comme indépendant en mode mission » auquel ont collaboré une trentaine d’experts dont Eric Beaudouin, le patron d’Oasys mais également Bertrand Riedinger, ici présent. Donc Daniel nous parlera de son parcours dans un instant et nous aurons deux témoins qui ont eu la chance d’être accompagnés par Oasys ; Alexis Genel, qui après un parcours de chef cadre supérieur en supply chain dans des grands groupes a décidé de créer son cabinet de conseil en supply chain et ensuite et bien Bernard Granier qui après un parcours dans l’armée a embrayé sur une mission de manager de transition dans le domaine de la sûreté et qui est aujourd’hui en CDI dans une très belle boîte en tant que directeur de la sûreté. Donc Daniel, c’est à toi.

Daniel: Merci beaucoup Adeline pour l’invitation. On va se présenter brièvement, c’est ça, en deux petites minutes. Moi-même j’étais ancien manager de transition en fait, j’intervenais sur des périmètres de 400 millions d’euros à 2 milliards d’euros en ayant créé ma société en 2011 et je facturais comme ça mes honoraires. Et en 2015, j’ai souhaité donner la possibilité à d’autres consultants d’intervenir ainsi mais encore plus facilement et j’ai créé Flexi-Entrepreneur qui est une société de portage salarial qui accompagne des personnes qui interviennent comme ça en mode mission et pour 80% d’entre eux ils sont spécialistes en management de transition. Et puis en contact avec toutes ces personnes, j’ai eu l’envie de créer et d’écrire un livre justement qui s’appelle « Travaillez comme indépendant en mode mission » qui est le premier livre sur le travail indépendant comme ça en mode mission on verra ce que c’est.

Alexis: Alexis Genel, pour faire court, parcours en supply chain donc en entreprise d’abord 7 ans chez l’Oréal et 15 ans chez BIC. Et en 2014 finalement après avoir hésité quelques temps on en reparlera j’ai décidé de me lancer pour créer ma propre structure et pour effectivement vendre des missions, accompagner des clients divers et diversifiés dans le domaine de la supply chain.

Bernard: Pour ma part j’ai passé 35 ans au sein de l’armée de l’air, à lancer des commandos parachutistes de l’air, j’étais spécialisé dans la protection de bases aériennes et en interventions à l’égard de forces spéciales. Je totalise 19 opérations à l’étranger dont en cumulé 3 ans en Afghanistan. Dès 2016 j’entrevois un parcours de reconversion j’envoie 223 CV, 4 réponses, 3 entretiens et un jour une rencontre, une rencontre fortuite alors que je tente de baisser les bras, une rencontre fortuite qui me présente le management de transition. Ça s’est fait très vite, c’est-à-dire j’ai quitté l’armée de l’air l’année dernière, le 3 juillet, le 4 juillet j’étais en mission, et 9 mois après je signais un CDI au sein de Defacto qui est un établissement public de gestion des espaces publiques du quartier de La Défense ici à Paris.

Daniel: Et justement on va parler spécifiquement du travail en mode mission, pour faire la différence avec les missions courtes ; vous pouvez être formateur, intervenir comme ça pendant 2/3 jours… Ici il s’agit d’intervenir sur 1 mois, 2 mois, 3 mois peut-être prolonger 6 mois, 8 mois, parfois le transformer en CDI on va voir. Justement, puisque c’est assez spécifique pour trouver ses missions on verra, pour occuper sa fonction également c’est assez spécifique, pour présenter une offre c’est également différent et il n’existait pas de livre ou de formation même sur être indépendant en mode mission comme ça, en mission longue.
Et justement comme disait Adeline, y’a une trentaine d’experts qui ont participé au projet, plusieurs cabinets d’Outplacement, des cabinets d’intérim, des sociétés de management de transition, Bernard également. Et donc une trentaine d’experts, des gens qui interviennent comme ça dans le terrain également et avec tous ces experts on a pu écrire justement le premier livre finalement qui traite du travail indépendant dans le cadre de missions longues en entreprise.
On va voir justement pourquoi on en parle, ce qu’est le mode mission exactement, quelques conseils pour se lancer, pour trouver sa mission, on va entrecouper avec des questions qu’on aura évoquées et puis l’entretien/la négociation qu’on aura à faire.
Y’a une tendance quand même au niveau mondial à travailler de manière indépendante. Si on regarde les Etats-Unis, ils sont 53 millions à peu près, il y a 34% de la population qui est déjà indépendante. Et on prévoit à peu près 40% de la population d’ici 2020 il y en a qui disent même 50% mais disons 40%. Et quand on passe de l’autre côté, on voit en Europe, aujourd’hui, 22 millions d’Européens sont des indépendants, 14% de la population active et quand on a des pays complétement disparates, on a le Royaume-Uni par exemple 16% de la population active qui est indépendante. Et aujourd’hui en France, 10% de la population qui est indépendante. Donc ça montre le champ peut être de progression également qu’il y a en France puisque l’on va voir que ça peut concerner aussi des personnes qui sont sans emploi, ça va leur permettre de retrouver une activité mais ça répond également à un besoin et une envie des français de créer leur société. 37% de la population française souhaite se mettre à son compte ce qui est assez important. Ce mode de travail en mode mission peut aussi concerner des experts qui ont une expertise et qui souhaitent la mettre au service d’une société et donc facturer des honoraires par exemple.
Et pour poser juste une petite définition, j’étais parti du constat qu’aujourd’hui en France, comment on peut citer et dire une personne qui intervient comme ça en mode mission, comment on l’appelle ?

*Consultant, manager de transition*


Manager de transition c’est intéressant c’est vraiment des experts mais il y a toute une panoplie de personnes qui interviennent aussi comme ça par exemple les informaticiens, toute sorte d’experts qui interviennent également en mode mission. Si on veut un terme pour tous les désigner ?

*Contracteur, freelance*


Daniel: Freelance c’est extrêmement vaste finalement, on se rend compte qu’on pourrait avoir même les missions courtes, formateurs ou autres. Mais effectivement j’ai entendu contracteur ici, c’est une suggestion en fait. Il n’y a pas de termes aujourd’hui en France pour désigner finalement ces personnes qui travaillent en mode mission dont on entend rarement parler et qui font fonctionner pas mal l’économie aussi. Et pour justement poser quelques concepts, on a les missions courtes donc on intervient 2/3 jours et puis à partir de quelques missions de 1 mois 2 mois on pourrait appeler contracteur. Effectivement en termes de responsabilités si elles sont faibles ou fortes, on a les managers de transition qui interviennent un terme déjà un peu plus connu.
Et ici l’idée c’est quoi du mode mission ? C’est aujourd’hui vous cherchez un CDI peut-être, c’est bien, vous pouvez chercher, postuler je sais pas 230 CV ? 223 donc vous pouvez essayer, et si vous trouvez tant mieux. Mais vous pouvez aussi essayer d’autres options ; il s’agit de rajouter des options et de se dire tiens, on peut peut-être intervenir en CDD, on peut intervenir en intérim, on peut intervenir en facturant des honoraires, en portage salarial ou en créant sa propre société. Moi personnellement j’avais créé une société pour facturer donc quand j’intervenais comme ça en mode mission pareil, 9 mois ou 18 mois, c’était pas rare qu’à la fin de la mission on me propose un CDI ou des choses comme ça. Après c’est à vous de voir si ça vous intéresse ou pas. Et un des avantages aussi d’intervenir comme ça c’est aujourd’hui, quand vous allez chercher un CDI vous allez vous adresser exclusivement aux ressources humaines ou en CDD ou intérim. Et le fait de dire voilà « Je suis prestataire de services », vous pouvez peut-être contacter des services directement qui ont un budget peut-être et donc qui peuvent faire appel à vos prestations et facturer des honoraires ou vous pouvez avoir comme contact le département achat… ça vous ouvre les portes. Et puis, si vous voyez que ça passe pas d’un côté vos pouvez essayer de l’autre voilà c’est juste avoir les cartes en main.
Pour se lancer, il n’y a pas besoin de beaucoup de choses ; il faut une expertise, une capacité de communication puisqu’il y a quand même une petite négociation certainement pour avoir le contrat ou le premier client, du professionnalisme, une rigueur et puis un peu de persévérance effectivement puisque c’est pas forcément le premier qui va venir.
Et tu souhaitais ajouter également adaptabilité ?

Bernard: Adaptabilité oui, pour moi ça a été très important. Si je m’étais uniquement borné à la mission qui m’avait été donné je pense que je n’aurais jamais eu ce CDI. Dès que je suis arrivé, j’ai dit à Daniel et à Bertrand, d’entrée j’ai cherché à connaître mon environnement. Comment fonctionnait l’établissement ? Voir un petit peu vous avez dans un établissement l’organigramme et ce qu’on appelle l’organigramme parallèle, rapidement se pencher sur cet organigramme parallèle pour pouvoir appuyer sur les bons boutons au cas où. Et dans mon cas notamment et dans le cadre de votre mission, vous aurez à appuyer sur ces boutons. Parce que moi ma mission c’était de remettre en place, de recréer plutôt le pôle sûreté au sein de l’établissement à la Défense. Et c’est cette adaptabilité qui m’a permis de gagner ces lettres de noblesse et plus tard, de un déjà, de démarrer la mission en sachant qui est qui, ne pas perdre du temps parce que les 3 semaines que j’ai passé à savoir qui était qui au sein de l’établissement pour moi c’est un investissement, c’est un petit peu vous voyez vous mettez de l’argent sur un CPI, 5 ans après on touche l’argent, c’est un peu pareil. Après l’adaptabilité m’a aussi permis d’aller au-delà de la mission, de montrer que le militaire qu’ils employaient n’était pas quelqu’un qui restait dans le cadre de sa mission mais qui était capable aussi de rayonner au sein de la direction marketing, de rayonner au sein de la direction des affaires financières et juridiques, de rayonner au sein de la directrice des opérations. Tant et si bien que je me suis aperçu dès le mois d’octobre que j’avais gagné des lettres de noblesse c’est quand on fait un recrutement d’un cadre où la directrice générale demande, et pourtant, ce cadre-là n’avait rien à voir avec moi, elle dit « Est-ce que Bernard l’a vu ? », donc je savais déjà, au sein de l’établissement, que j’avais marqué mon territoire.

Daniel: Et justement, est-ce que tu t’es resservi de ton expérience militaire dans le cadre du management de transition ?

Bernard: Bien entendu c’est l’approche tactique, sentir le terrain et aussi l’approche managériale c’est que dans le domaine de la sécurité et de la sûreté, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, c’est un système pyramidal, tout ce qui est coworking… même pas en rêve, ça ne peut pas marcher ! Parce qu’il y a un chef, et quand il y a un événement, si aujourd’hui je vois un événement majeur, il va y avoir toute une hiérarchie qui va se mettre en place.
Et aussi j’ai mis en place l’approche des gens, on disait « Les gens du PC », c’est comme si ici je disais « Les gens ici », moi je trouvais ça assez péjoratif. Surtout que une personne qui fait de la sécurité et de la sûreté est avant tout opérationnelle et une personne qui est opérationnelle pour le PC, quelqu’un qui fait de la sécurité ou de la sûreté vous voyez même le policier qui monte la garde, il n’est pas câblé, il n’est pas câblé comme secrétaire, il n’est pas câblé comme chef de service… Premier acte auquel je me suis employé, c’est de vendre l’image d’opérationnel vis-à-vis de la direction générale, vous allez dans l’établissement dans lequel je travaille, on emploie plus le mot « Les gens du PC », ce sont « Les opérationnels du PC ».
Je leur ai dit, moi, je suis indépendant, je ne dépends pas de la directrice générale, bien que, je suis indépendant, et je vous écoute, j’analyse, et on essaye d’avancer. Je leur ai toujours dit, dès que je suis arrivé à La Défense, un peu comme je parlais à mes opérateurs lorsque j’étais militaire; pour moi, Defacto, dans 9 mois, ne sera qu’un souvenir, vous, vous préparez votre avenir. Donc, j’ai besoin de vous, mais vous vous avez encore plus besoin de moi parce qu’on va préparer ensemble votre avenir. Et je peux vous dire que la personne qui est dans la salle, même si elle est à moitié endormie, vous avez l’oreille qui commence à se dresser parce qu’elle a face à elle, une personne qui n’a aucun intérêt avec la boîte mais qui lui dit « Moi je vais t’aider, je vais t’aider à devenir plus performant » le mot que j’emploie souvent c’est la performance dans le bonheur, si tu es plus performant, on va te donner les moyens de progresser et je peux vous dire que la personne elle a écouté.

Daniel: Comment c’est venu justement le démarrage ? Tu intervenais en mode mission tu faisais comment ? C’était il y a combien d’années ?

Alexis: Alors moi ça fait 3 ans que j’ai lancé les bases de mon activité. Au début ça s’est fait un petit peu par hasard. J’ai un ancien collègue qui m’appelé pour me dire « J’ai un besoin pour une petite mission de conseil dans mon usine est-ce que tu connaitrais quelqu’un ? » j’ai dit « Oui, moi ». Ça s’est fait un peu par rencontre d’opportunités ça m’a permis de tester aussi la formule. Après, on a tous des profils, des envies différentes. Moi au début je m’étais placé dans une posture classique ; retrouver un poste en CDI dans une entreprise et Bertrand peut en témoigner à un moment j’ai été un peu en train de me chercher en me disant soit j’ai cette voie-là soit j’ai la voie de l’entreprenariat et à un moment il a fallu choisir. Et quand j’ai réalisé mais ça c’est tout personnel, que finalement l’une des angoisses que j’avais en entretien face à un recruteur pour un poste classique, l’angoisse que j’avais c’est qu’il me dise oui. Et que je me dise mon Dieu me retrouver dans une organisation avec une structure est-ce que j’ai vraiment envie de ça ? La réponse c’était non j’ai envie d’autre chose, c’est pas forcément votre cas, ça peut l’être aussi mais c’est ce qui m’a conduit à effectivement à passer ce cap. Après c’est clair faut une certaine dose d’inconscience puisque dans la phase de démarrage, entre le moment où vous allez affiner votre offre, où vous allez sourcer vos premiers clients, vous allez faire votre mission, où vous allez être payé, il va se passer minimum 6 mois, ou de façon réaliste 1 an.

Daniel: Avant de se lancer justement, on va se préparer, on va voir 2/3 éléments. Qu’est-ce que vous pouvez faire comme préparation ? Une « To do list », s’organiser, si vous avez perdu votre emploi, ne pas perdre le rythme, toujours garder les horaires, se lever, si vous partiez à 8h du matin ou à 7h du matin, toujours garder ce rythme-là. Puis s’entretenir, effectivement échanger avec ses pairs ou échanger avec d’autres personnes qui sont dans la même situation ou si vous voulez vous entourer ou créer une entreprise, s’entourer de personnes qui ont créé une entreprise ou qui sont sur le point de le faire.
En termes de préparation, tu as sûrement fait quelque chose de spécifique ?

Alexis: En termes de préparation effectivement il y a deux choses ; il y a l’aspect je veux dire juridique ou social qui est le cadre pour lancer son activité et pour rappeler il y a effectivement différentes options, après ces options-là peuvent s’enquiller les unes derrière les autres. Si vous voulez vous lancer en indépendant même dans la durée vous pouvez dire « Je vais créer ma société », créer sa société il y a un peu d’administratif à faire quand même, ça coûte 8000€ au départ, c’est peut-être pas la première chose à faire mais vous pouvez commencer comme micro-entrepreneur ou en portage salarial et après si effectivement vous confirmez votre positionnement, à ce moment-là dans un deuxième temps créer votre société.
Bon, ça c’est ces aspects-là mais il ne faut pas se focaliser trop la dessus. Après pour se lancer mais je pense qu’on vous l’a déjà dit, ils arrêtent pas de vous le répéter ici, c’est le réseau le réseau le réseau, toujours le réseau. C’est le réseau qui vous apporte votre activité, votre première compétence c’est d’être connu, c’est comme ça que ça se passe. Je tenais juste une anecdote, moi aujourd’hui j’ai fait un petit bilan, sur les 3 ans j’ai la moitié de mon chiffre d’affaires qui m’a été apporté par quelqu’un que j’ai connu par quelqu’un qui m’a présenté quelqu’un voilà c’est comme ça que ça se passe.

Bernard: Ma préparation est tout à fait différente de celle d’Alexis, réseau j’en avais pas, j’en avais pas beaucoup parce qu’on croit en avoir mais on en a pas, à l’armée on vit dans un monde assez protégé, et le réseau on croit en avoir mais en réalité on en a pas. Donc je dois vous avouer, lorsque j’ai reçu la mission, lorsque le cabinet de management de transition m’a donné la mission, j’ai eu la plus grosse peur de ma vie, vous venez de voir quelqu’un de courageux, qui a affronté, là vous avez la version du peureux.
Je reçois la mission et de là je passe sur un portage salarial. En portage salarial, une personne un jour m’appelle, il s’appelle monsieur Daniel Pardo, qui me dit « Est-ce que tu peux me rappeler ? » Je dois vous avouer j’ai mis beaucoup de temps à le rappeler, j’avais la crainte de partir vers ce milieu inconnu pour moi et il a fallu sincèrement que Daniel ici présent commence à me sortir déjà il m’a sorti des mots techniques j’étais complétement à l’ouest je savais pas ce qu’il me disait, on me parle d’URSAFF, on me parle de cotisations, on me parle d’un tas de choses, moi à l’époque le 25 du mois je recevais ma fiche de solde l’affaire était réglée, j’avais un problème administratif j’allais au service administratif on me réglait le problème. Et là, plus il me parlait plus j’étais en train de me tassé dans le siège chez moi, et il me dit, on se rappelle, je prends une semaine à le rappeler et là il me sort les mots qui vont bien et là il commence à me rassurer et il me dit en clair « Va s’y ». C’est lui qui m’a encouragé. Là il me coach pour y aller, donc dès qu’il me coach pour y aller, je savais déjà que j’avais, en termes militaires, une « base arrière », je savais que, administrativement, j’avais pas de soucis parce que j’avais une boîte de portage salarial qui me soutenait parce que pour moi c’était très important. Donc moi j’ai eu cette chance pour préparer ma mission, avoir quelqu’un derrière qui m’a ôté tout soucis en matière d’administratif. Et je peux vous le dire, le portage salarial pour moi, a été un grand confort.

Alexis: Sur les aspects administratifs, effectivement il ne faut pas passer trop de temps dessus et là faut trouver des appuis. En portage effectivement le porteur est là pour ça, en société bah c’est le comptable, il faut surtout pas dire « Je vais économiser 300€ par mois et faire ma comptabilité moi-même » vous allez vous y noyer et de toute façon vous n’y allez rien comprendre, il y’a des gens pour ça et c’est leur métier.

Daniel: Et là un autre aspect, vous allez peut être arriver à un moment où vous vous dites « C’est bien, j’ai décidé de me lancer, je vais proposer mes services » mais combien je vais facturer ? Le meilleur moyen que je trouve, c’est de partir de la rémunération brute parce que c’est la rémunération brute que vous connaissez, vous savez à peu près sur le marché du travail combien vous pouvez prétendre, vous pouvez même rajouter un petit peu si vous estimez qu’il y a plus de flexibilité et donc facturer un peu plus. C’est partir vraiment de la rémunération brute attendue annuelle et avec des petits calculs on va voir, on va pouvoir déterminer combien vous devez facturer.
Et puis pour vous donner justement une notion, combien vous pensez devoir facturer par jour si vous souhaitez recevoir 100 000€ brut par an ?

*500, 600, 900*


Daniel: Combien ?

*Sur 200 jours 500€*


Daniel: Alors après il faut bien entendu prévoir que avec ce que vous allez facturer ça va permettre de payer les charges sociales, patronales et ensuite le salaire. C’est 716€ que vous ayez créé une société, en portage salarial… Pour une société normalement c’est pas très impressionnant quand même par rapport aux 100 000€ brut.
Je sais pas si tu l’a constaté ou si tu facturais comme ça ou pas ?

Alexis: En société en général le ratio mais grosso modo c’est de dire, il va vous rester par rapport à ce que vous facturez il vous restera en rémunération nette la moitié.
Pourquoi la moitié bah parce que vous avez en fait toute l’échelle, toute la descente de charges que vous voyez pas forcément quand vous êtes salarié entre les cotisations quand vous êtes salarié et les cotisations employeur/employé et puis il faut aussi voir si vraiment vous voulez avoir une protection équivalente à celle d’un salarié il va falloir quand même rajouter pas mal parce que en société, moi je me rémunère mais j’ai pas d’indemnités journalières si je suis malade bah si je suis malade c’est « Débrouille-toi », il n’y a pas de congés payés, c’est je facture ou je facture pas, il n’y a pas de formations ; je me forme je paye mes formations je facture pas voilà, mon ordinateur c’est ma société donc c’est-à-dire c’est moi qui me le paye, mon téléphone c’est pareil, mon bureau c’est pareil voilà, tout ça il faut prendre en compte.

Daniel: Justement, ici, il y a un simulateur qui est dans le site www.AlloMission.com/tjm. Donc vous choisissez le salaire brut, c’est 500 par 500 ici c’est 100 000, congés payés si vous estimez, si vous voulez rajouter des variables vous en rajoutez il n’y a pas besoin normalement dans le calcul. Taux de précarité si on veut être comparable avec un CDI donc on va mettre 0, tout simplement et si vous estimez qu’il faut en rajouter voir 20% bah vous mettez 20%. La durée de la mission, plus de 3 mois, ça a encore un impact jusqu’à octobre, et puis ici le nombre de jours que vous travaillez, donc 218 si vous avez une autre référence vous la changez tout simplement et ça vous donnera le taux journalier à facturer.
Pour chercher les missions alors, justement 3 axes, en direct, via des cabinets et le réseau comme tu citais.
En direct, l’outil numéro 1 c’est quand même le CV parce que effectivement dans les missions courtes souvent c’est l’offre de service ou la plaquette ou des choses comme ça, ici on est vraiment pour intervenir dans des missions longues et ce qu’une société connaît le plus c’est vraiment un CV, elle passe maximum 30 secondes sur les CV donc imaginez si chacun présente des plaquettes complétement différentes pour finalement directeur de ressources humaines ou directeur financier ou autre, bah si on se retrouve avec plein de présentations, ça va pas être totalement efficace.
Ce que j’entends par professionnel c’est être accompagné par des professionnels pour le faire puisque vous avez certainement une expertise dans votre métier et faire un CV il y’a parfois des termes à employer mais vous êtes accompagné ici donc probablement il y a un accompagnement pour choisir les bons termes, ne pas se tromper, le présenter d’une certaine manière pour offrir des services et que sur votre CV on comprenne bien que vous êtes manager de transition ou expert dans tel domaine.

Alexis: Le CV pro dans le cadre de la mission pour moi ça tient sur un slide parce que c’est quelque chose que vous allez insérer dans la proposition que vous allez envoyer aux clients, pour vous accompagner, je suis monsieur machin, avec les rubriques le parcours c’est ¼ de page, les compétences et puis les missions que vous avez réalisé. Et les missions que vous avez réalisé c’est aussi bien ce que vous avez fait déjà en tant qu’indépendant mais ce que vous avez également réalisé dans le cadre de votre parcours professionnel.

Daniel: Peut-être une photo, une photo professionnelle, pas faite soi-même avec un appareil comme on voit parfois sur LinkedIn ou des choses comme ça. C’est pas l’outil indispensable mais ça peut rajouter une meilleure image si vous avez fait une petite recherche sur internet.
Et puis là on est pour chercher en direct, tout simplement. Vous allez sur les sites de recherches d’offres d’emploi, vous pouvez même trouver un CDD, vous postulez où même prendre un CDI et proposer des services en mode mission, c’est aussi possible. Y’en a qui peuvent trouver comme ça en direct tout simplement puis il y’a le cabinet de management de transition ou les SSII là si on est manager de transition c’est les cabinets de management de transition mais pour les autres profils bah ça va être des SSII.
L’idée d’avantage c’est qu’il faut compter sur votre expertise première, si vous étiez 15 ans directeur achat et que vous avez fait 3 ans de supply chain vous allez miser avec eux sur les 15 années d’achat, c’est pas sur les 3 dernière années que vous avez fait de supply chain, vraiment c’est votre expertise première. Donc vous allez avoir, dans la mission, en tout cas au tout début, assez peu d’inconnu, vous allez travailler sur des bases, après c’est à vous de peut-être transformer la mission mais ça part comme ça et dans le cadre de la présentation, il faut être assez concis, synthétique dans sa présentation, rester très opérationnel, encore une fois le directeur achat il faut à la fois qu’il ait une vision stratégique mais à la fois qu’il puisse entrer dans le contrat, changer la clause… Prestataire de services on verra cette approche quand on va aborder plus dans le cadre de l’entretien et puis privilégier le « Je » pas le « On a fait 3 millions, on a acheté… » non c’est moi, qu’est-ce que j’ai fait dans telle ou telle mission.
Et vu votre certainement niveau d’expertise vous êtes manager de transition, il faut savoir si quand vous allez vous présenter au niveau des cabinets si vous êtes manager de transition ou si vous êtes manager en transition et l’avoir assez clair avec les cabinets justement si vous cherchez que des missions, et enchaînez de mission en mission ; vous êtes manager de transition, précisez bien ça et que vous recherchez bien ça. Manager en transition bah c’est celui qui prendrait bien une mission si ça se présente en attendant un CDI. Il y a une liste par exemple sur www.AlloMission.com/mt si vous cherchez des cabinets de management de transition, c’est des sociétés tout simplement qui ont cette expertise d’aller chercher des clients qui cherchent des profils haut placés. Par contre si vous n’êtes pas manager de transition, il y a d’autres types de sociétés, là on appelle ça des SSII, des ESN, et vous avez également une liste sur www.AlloMission.com/esn.
Et puis, le réseau, ce que tu citais. Dans le réseau il y a les associations vous connaissez professionnelles, par métier, DFCG pour les financiers, ANDRH pour les directeurs de ressources humaines, il y a aussi des réseaux d’experts, de recherche de mission par exemple le réseau Amadeus et d’autres réseaux comme ça d’anciens élèves, si vous étiez ancien de Central ou autre bah n’hésitez pas à vous retourner vers eux puisqu’ils sont structurés aussi pour ça.
Donc le réseau le réseau le réseau peut être que ça a servi aussi dans ton cas?

Alexis: Si je regarde moi ce que j’ai pu sourcer en direct c’est peut-être 10% de mon activité, le reste effectivement par des intermédiaires avec lesquels j’ai des accords plus ou moins formels ou non.

Daniel: Alors là, le nerf de la guerre. Ca y’est on vous a reçu en entretien, ça y’est vous avez envoyé votre CV, moi j’aime me préparer contre tout vent et marées c’est la loi de Murphy, vous avez l’entretien à 9h bah s’y préparer avant, arriver bien avant… Par exemple là on a organisé on a au cas où prévu en rab des bouteilles d’eau des choses comme ça parce qu’il y a toujours des choses qui fonctionnent pas comme c’était prévu et souvent quand il faut pas ! Avoir deux stylos, avoir la batterie bien chargée… c’est des petites choses qui arrivent vraiment au mauvais moment.
Et puis ça y est vous êtes à l’entretien, il faut avoir une démarche de prestataire de services. Là vous n’êtes plus en demandeur d’emploi, style à expliquer votre parcours en long large et en travers « J’ai fait ci, ensuite j’ai fait ça… » non ici, idéalement, c’est pouvoir changer l’entretien et faire en sorte que ce soit le client qui parle le plus, que vous lui posiez des questions pour comprendre son besoin et que en fonction de ça, vous ayez quelques idées ou suggestions.
A connaître aussi en terme de l’argumentaire à avoir, à s’en servir surtout si vous êtes peut-être en direct c’est se dire voilà vous avez cette expertise, vous êtes directeur achat ou autre, servez-vous d’un des avantages que vous avez ; vous êtes disponible, vous pouvez commencer demain, vous pouvez commencer dans une semaine. Et ça, avoir une expertise et être disponible c’est pas forcément évident à avoir, donc vous pouvez vous en servir. Et puis, le fait d’intervenir en mode mission, vous dîtes bah on peut partir sur 3 mois, 6 mois et puis si ça se passe mieux, bah on verra si on prolonge ou si on fait autre chose, voir on peut arrêter aussi la mission en cours de route. C’est cette flexibilité la que vous offrez mais qui va vous permettre surtout de rentrer dans la société. Et pour certaines sociétés vous n’êtes pas dans la ligne « Masse salariale », vous facturez des honoraires ; pour certains groupes c’est différent donc pourquoi pas s’en servir.
Personnellement, une des questions que je posais aux entretiens parce que la liste de tout ce qu’on me demandait de faire c’était forcément long et non exhaustif en plus à la fin, bah c’était de se dire on part sur une mission de 7 mois, 8 mois, sur quoi au bout de 7 mois, 8 mois on va estimer qu’on a réussi la mission ou pas ? Et ça ça me permettait vraiment de cerner, de cadrer, sur vraiment le cœur du sujet, de sa problématique, peut être si ça peut vous servir. Y’avait d’autres questions ensuite, pour enchaîner, pour faire des étapes sur comment le client entend.
Et puis ce slide là est assez important quand même, voir c’est peut être un des plus importants pour moi en terme de négociation quand vous allez définir quelque chose. On pense très souvent « Ca y est je sais qu’il faut facturer 716€ pour avoir 100 000€ » ok super, mais il y a d’autres éléments à prendre en compte ; est-ce que les frais justement, les frais professionnels si vous avez des déplacements sont pris en compte ? Dès le départ mettez ça au clair comme ça on en parle plus. La durée forcément bah on va partir sur quelle durée ? 6 mois, c’est bien un temps plein ? 18 jours ? 15 jours ? Autre chose ? Le délai de paiement, ça on y pense très rarement mais c’est assez intéressant d’y penser dès le début comme ça vous le mettez au clair très rapidement c’est « Quand est-ce que je vais facturer le client ? » et là c’est une suggestion vous attendez pas la fin du mois, même le 25, 26 sur la base même d’un prévisionnel de jours, vous facturez déjà le mois avant qu’il soit terminé et puis vous incluez que le paiement se soit dès réception de la facture comme ça vous allez être payé le plus rapidement possible. Parce que parfois ça peut prendre 30, 40, 60 jours si on facture après le mois suivant et puis que vous avez consenti 30 jours, 1 mois ou des choses comme ça ça peut aller très vite et donc c’est d’avoir ça en tête.
Le délai de résiliation ça on l’a dit il y a cette flexibilité, c’est le côté qu’il faut consentir ou accepter, mais cette flexibilité elle vaut pour vous et pour le client c’est-à-dire si ça ne va pas, si ça ne vous convient pas, vous pouvez arrêter la mission tout comme le client peut arrêter la mission, même si vous étiez parti sur 8 mois, bah il est possible d’arrêter en cours de route. Par contre, il faut définir un délai pour se dire bah on prévient l’autre, idéalement 30 jours avant pour enclencher la fin donc vous pouvez tout à fait partir pour 8 mois et si ça se passe mal ou que vous ça ne va pas vous pouvez arrêter en cours de route.
Et puis réaliser également une avance, si vous intervenez surtout en direct c’est-à-dire vous demandez 10 jours d’avance pour le paiement des choses comme ça pour ne pas être en risque vis-à-vis des clients.
Pour ce qui est de la proposition commerciale aussi, pour info, dans le site AlloMission il y a des documents téléchargeables, il y a également une proposition commerciale type, vous pouvez la télécharger gratuitement. Si vous travaillez surtout en direct, si vous travaillez via des cabinets ça ne sert à rien à priori de faire une proposition comme ça, mais si vous travaillez en direct et que vous avez fait un entretien, deux entretiens, que vous souhaitez vous démarquer par rapport éventuellement aux autres candidats vous pouvez tout à fait résumer le contenu des échanges, montrer que vous avez bien compris, être synthétique montrer votre professionnalisme… vous faîtes cette offre commerciale. C’est pas indispensable mais ça peut servir. Donc vous avez un document téléchargeable.
Vous avez des questions ?

Quels sont les conseils que vous pouvez donner à ceux qui souhaiteraient se lancer comme ça sur des missions, sortir du sentier battu du CDI ?



Alexis: La difficulté effectivement c’est l’incertitude puisque statutairement on ne bénéficie pas de la protection ou de l’horizon que peuvent donner le salariat ça c’est clair. Après, si il y a quelque chose que je referais différemment bah je me lancerai plus vite ! J’aurais aussi je pense peut être mieux travailler le réseau que je ne l’ai fait parce que finalement je m’aperçois que c’est le réseau qui m’apporte les missions et les contacts et au-delà du simple aspect business aussi bah c’est tout l’enrichissement que ça peut apporter avec la variété des contextes, des échanges… Voilà parler avec quelqu’un de son domaine d’activité, de son job ça va pas forcément aboutir sur une mission mais voilà c’est quelque chose d’intéressant et moi je me suis aperçu aussi quand j’ai retravaillé mon réseau que j’avais aussi pas assez travaillé mon réseau quand j’étais en poste vous connaissez tous c’est « Oui moi j’ai un vrai boulot qu’est-ce que je vais aller dans un séminaire discuter de n’importe quoi » non c’est important, c’est important il faut le faire et il faut continuer à le faire.

Très bien et bien, merci.

*Merci*



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